Voici la vidéo d’animation «La dette grecque, une tragédie européenne», fruit d’un intense travail de vulgarisation réalisé par la petite équipe des Productions du Pavé et celle du CADTM. Cette vidéo se propose de résumer le processus d’endettement de la Grèce qui l’a menée jusqu’à sa crise de la dette publique à partir de 2010. Elle permet aussi de dénoncer, avec de nombreux arguments à l’appui, la désinformation massive qui a été faite à ce sujet.
Les informations contenues dans cette vidéo sont issues du rapport de la Commission pour la vérité sur la dette grecque. Elle permet à un public plus large d’aborder les conclusions du rapport. Cette vidéo est en français et n’est actuellement sous-titrée qu’en anglais et en grec, d’autres langues devraient très prochainement venir s’ajouter.
La rédaction de gauche.be vous invite à prendre connaissance de cette vidéo et à la diffuser autour de vous, de même qu’à lire sur ce site l’interview de Jeremie Cravatte (CADTM) au sujet de la commission d’audit de la dette publique grecque réalisée pour l’édition de juin 2015 de notre journal, Lutte Socialiste, alors qu’il revenait de Grèce.
En dépit de la capitulation de Tsipras et de Syriza face à la logique austéritaire, il n’y a pas de ‘‘défaite finale’’ de la classe des travailleurs grecs en cette période historique. Le potentiel de la lutte de masse pour une alternative anticapitaliste et socialiste est toujours d’actualité. En Grèce, la classe des travailleurs a montré qu’elle peut retourner au combat encore et encore. Ceci a aussi été démontré par les développements autour du référendum de juillet 2015. Personne n’avait espéré ce résultat incroyable de 61,5% de ‘‘non’’.
Le défi qui fait face à la gauche en Grèce est de reconstruire une nouvelle initiative de gauche révolutionnaire de masse sur base d’un clair programme de rupture avec l’austérité reposant sur l’implication active de la classe ouvrière et de la jeunesse dans la lutte contre la Troïka et pour une alternative socialiste. Cela signifie la création d’assemblées populaires et de comités d’action de base sur les lieux de travail et dans les communautés. Il faut également appeler les travailleurs et les jeunes à travers l’Europe à lutter contre l’austérité et pour une Europe socialiste. Un appel à la classe des travailleurs en Europe pour manifester sa solidarité par des actions de masse pourrait, en particulier dans les autres pays de la zone euro endettés comme l’Espagne, le Portugal et l’Irlande, recevoir un écho immédiat et puissant. La seule véritable alternative à l’austérité et à l’Union européenne des patrons, c’est une confédération socialiste européenne sur une base volontaire et égale.
Ce programme de rupture anticapitaliste et socialiste pourrait s’articuler comme suit, comme le défend Xekinima (organisation-soeur du PSL en Grèce).
- Refus de payer la dette souveraine.
- Nationalisation des banques sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs.
- Instauration d’un contrôle public sur le capital et sur le commerce extérieur.
- Abrogation des mesures d’austérité et lancement d’un programme massif d’investissements pour assurer à chacun de bénéficier de soins de santé et d’un enseignement gratuits et de qualité, de logements accessibles,…
- Nationalisation de toutes les entreprises qui ont fermé ou qui ont saboté l’économie pour les placer sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs.
- Nationalisation des secteurs-clés de l’économie pour les placer sous contrôle et gestion des travailleurs et de la collectivité, afin de démocratiser le processus de production ainsi que la distribution des biens.
- La planification de l’économie afin de satisfaire les besoins de la population et non pas les bénéfices des capitalistes. La réorganisation socialiste de la société mettrait un terme aux crises économiques, à la pauvreté, au chômage et à l’émigration forcée.