Le 24 juin était une nouvelle occasion pour les Étudiants de Gauche Actifs d’entrer en solidarité avec les travailleurs. Tous ensemble, nous sommes plus fort contre la loi Peeters !
Par Julien (Bruxelles)
A l’ULB, nous nous sommes donné rendez vous dès 4h30 sur le campus avec les délégations syndicale. Pour tous ceux qui ont participé, l’ambiance était bonne mais la participation était moins importante que lors des précédentes grèves. Il y a bien sûr un contexte propre à l’enseignement (les vacances scolaires). Une assemblée générale du personnel a été organisée et une petite centaine de personnes y a participé. Il est cependant dommage que cette AG ait eu lieu 3 jours avant la grève… Ce qui n’a évidement pas aidé la mobilisation. Tant à l’AG que sur le piquet, la discussion était : comment continuer à la rentrée ? L’idée d’aller vers une campagne dès les premiers jours de cours commence a germer et serait une excellente initiative pour impliquer les étudiants qui seront particulièrement touchés via les attaques sur le travail intérim. Ce genre d’emploi précaire pourrait d’ici quelques mois devenir le seul avenir possible d’une partie des jeunes générations.
Dans l’après midi s’est déroulée une manifestation contre la loi Peeters. Pour beaucoup d’étudiants ou de jeunes travailleurs, c’est une excellente occasion de participer à la journée de lutte si on ne peut bloquer son lieu de travail. A côté des JOC, de l’USE et de la CGSP ALR Bxl, la présence du Comité des Travailleurs Sans Papiers de la CSC soulève de nouveau l’importance de l’unité de classe contre l’austérité. Étudiants, travailleurs avec ou sans papiers, nous avons tous les mêmes intérêts !
Cette 3e manifestation de la plate forme Bloquons les 45h (après celles du 1er et du 15 mai) montre que la pression ne redescend pas. Le gouvernement espère que le mouvement s’arrêtera avec l’été mais les rendez vous sont déjà là avec la manifestation en front commun du 29 septembre et la grève générale du 7 octobre, pour les 2 ans du gouvernement.
EGA a déjà noté ces dates dans son agenda et nous avons pu en discuter lors de notre camp début juillet. L’enjeu est immense : les chômeurs et les invalides sont pourchassés dans le but de leur faire accepter n’importe quel emploi. Auparavant, le recours au travail intérimaire était réglementé, mais cela pourra maintenant se faire sans raison et de manière illimitée. Les travailleurs à temps partiel qui connaissent des horaires variables devaient légalement jusqu’ici connaître leurs horaires 5 jours à l’avance. Un jour serait suffisant pour le gouvernement. Notre temps de travail est annualisé : la «loi Peeters» veut que les semaines de 45 heures sans le moindre sursalaire deviennent la nouvelle norme. Dans les périodes plus calmes, le patron pourra tout simplement nous renvoyer à la maison. Ceux qui travaillent dans la construction ou dans l’Horeca pourront oublier de prendre une journée de pause par beau temps.
Les étudiants et les écoliers peuvent participer tant à la mobilisation qu’aux journées d’actions à venir. N’hésite pas à nous contacter pour recevoir du matériel ou discuter avec nous de la campagne contre les 45h. L’été sera l’occasion de se préparer pour le plan d’action syndical. A la rentrée, essaye de mobiliser sur ton école/campus, tout le monde doit regarder comment s’impliquer. Pourquoi ne pas organiser un débat dans ta classe ou, si l’occasion est là, aller vers une petite action de sensibilisation. Les idées sont à portées de main : faire passer un calicot dans la cours pour le faire signer, porter un badge ou un foulard de solidarité… Il est nécessaire de faire vivre ces journées de luttes dans les écoles et les unifs et, plus généralement, partout dans la société. Le plan d’actions fin 2014 avait été exemplaire en impliquant des étudiants, des écoliers, des sans papiers, des artistes… Bref le mouvement était bien un mouvements des travailleurs et cassaient l’idée du gouvernement que les syndicats ne représentent qu’eux même.
Fréquemment, le gouvernement Michel parle d’un prétendu « droit d’étudier » en vue de nous diviser. Ils prétendent ainsi que les syndicats bloquent les étudiants sans raisons. C’est faux. Les précédentes actions syndicales ainsi que celle à venir défendent l’ensemble des travailleurs et des jeunes. Le droit d’étudier, c’est avoir des transports de qualité pour se rendre en cours, c’est avoir droit à suivre les cours sans travailler sur le coté, c’est avoir accès à la culture ou encore à avoir un boulot à la sortie des études. Le gouvernement crache sur tout cela. Pour lui, le droit d’étudier, c’est seulement pour les plus riches.
Photos: manifestation contre la loi Peeters le 24 juin: PPICS