Grève générale nationale du 15 décembre : le Comité de soutien de l'ESAS

En ce jour de Grève Générale, l’atmosphère au sein de l’École Supérieure d’Action Sociale fût beaucoup plus combative qu’à l’habitude. Dès 8h00 du matin, le Comité de soutien à la grève a tenu un piquet filtrant devant l’ESAS afin de s’opposer aux différentes mesures d’Austérité. Plus tard, près de 20 professeurs de 5 implantations HELMo se sont réunis pour partager un petit déjeuner dans le hall d’entrée. Une occasion de créer un réseau de professeurs et d’étudiants désireux d’actions. Un tract avait également été rédigé par ce même Comité afin de pouvoir sensibiliser les non-grévistes sur les raisons de la grève et les professeurs sur la nécessité de s’organiser avec les étudiants (voir ci-dessous).

Par Loïc (EGA-Liège)
Quelques instants plus tard, les professeurs se sont rassemblés pour débattre de leurs éventuelles futures actions. Les étudiants – malheureusement pas invités à cette réunion – se sont réunis dans un autre local afin de discuter des suites de la journée de grève, de la poursuite de la construction du comité, etc. Ils ont également eu l’agréable visite de 2 étudiants du CFEL, ravis de voir la construction d’un comité de lutte étudiant. Après discussions, les membres du comité ont décidé de partir en visite de solidarité à différents piquets, d’y distribuer leur tract, avant de se rendre au rassemblement du Front Commun Syndical à la Caserne Fonck. Les étudiants ont toutefois tenu une dernière fois à proposer à leurs professeurs de se joindre à leur action du jour. Ce qui fut très bien reçu et accepté par la majorité des professeurs.
Dans le courant du mois de janvier, des actions professeurs/étudiants auront lieu dans différentes implantations HELMo.
(Futurs) Travailleurs sociaux – Luttons contre la Pauvreté ! Luttons contre l’Austérité !
Les raisons de notre colère
Nous, futurs travailleurs sociaux, sommes ici présents afin de renforcer le mouvement de résistance face aux multiples mesures antisociales annoncées par les différents gouvernements (fédéral, régionaux et communautaires). Dans quelques années, en étant confrontés à la réalité du terrain, nous aurons à répondre à des besoins grandissant avec des moyens financiers et humains de plus en plus réduits.
En tant qu’étudiants et futurs travailleurs, nous nous sentons attaqués par les différentes mesures d’austérité qui, nous le rappelons, n’ont pour effet que d’élargir le fossé entre les différentes classes sociales de la société.
D’un côté, les allocataires sociaux (Chômage, CPAS…) et les travailleurs sont pourchassés pour quelques millions d’économie. De l’autre, des milliards d’euros sont consacrés à l’octroi de cadeaux fiscaux aux plus grandes entreprises dans le naïf espoir de voir une création d’emplois. Nous tenons à rappeler qu’il y a, selon nous, une différence à faire entre les petits indépendants et les multinationales. Nous considérons que les petits indépendants sont, eux aussi, victimes de la soif de profits d’une minorité.
La qualité de notre enseignement est, et sera, dégradé par les différentes coupures budgétaires. Par exemples : augmentation du minerval, conditions plus strictes pour l’octroi d’une bourse, non remplacements
du personnel enseignant et d’entretien… Ne parlons même pas de la dégradation inévitable des structures.
L’enseignement de qualité ne sera alors accessible qu’à une minorité de la population. Nous ne pourrons alors que constater l’accentuation des reproductions des inégalités marquant notre société.
Les personnes issues de milieux précaires auront de plus en plus de difficultés à s’émanciper socialement et économiquement par l’accès à un diplôme.
Que proposons-nous ?
Les mesures annoncées nous toucheront tous, au niveau de nos conditions de vie et de travail, et c’est par la grève que nous tentons de défendre nos intérêts communs.
Face à la manipulation des masses organisée par les médias dominants, rappelons que tous nos acquis sociaux ont été conquis dans la rue et par le blocage de l’économie ! Suffrage Universel, Journée des 8 heures, Congés payés, Services Publics,… Tout ceci n’a jamais été obtenu simplement en le demandant…
Pour toutes ces raisons, nous avons mis sur pied un Comité tentant de réunir travailleurs et étudiants au sein de l’École Supérieure d’Action Sociale. Nous voulons unifier les luttes et impliquer au maximum toutes les personnes concernées par ces mesures, c’est-à-dire environ 90% de la société.
Cette initiative d’organisation démocratique et unitaire pourrait, sans prétention, servir d’outil à la construction d’un rapport de force, sans lequel nous serons incapables de défendre nos droits et nos acquis.
Nous oublions trop souvent que la lutte paie ! Les étudiants en médecine de dernière année, en se mobilisant par Assemblées Générales, se sont vus attribuer leur droit à l’exercice de leur profession (numéros INAMI).
L’heure est à l’union pour les étudiants, travailleurs, petits indépendants, chômeurs et immigrés afin de s’opposer à cette logique individualiste ! Chacun d’entre nous avons un rôle à jouer dans la construction du mouvement social.
Ce n’est qu’un début, continuons le combat !
Le Comité de soutien à la grève de l’école Supérieur d’Action Sociale (ESAS)